Découvrez quand le gasoil va-t-il disparaître : bilan et perspectives

2035. Cette date ne sort pas d’un roman d’anticipation, c’est un cap fixé par la France : l’arrêt de la vente des véhicules thermiques neufs. Quelques années de répit sont accordées à certains poids lourds et utilitaires, qui pourront bénéficier de dérogations jusqu’en 2040. Dans le sillage de cette échéance, les raffineries européennes réorientent déjà leur production. Le secteur des transports se trouve à la croisée des chemins, partagé entre biocarburants, hydrogène et électrification, sans solution miracle à l’horizon.

Entre régulation européenne et incertitude sur les prix à la pompe, le gasoil vacille. Les constructeurs automobiles accélèrent le remplacement des flottes diesel au profit de modèles hybrides ou électriques, mais la transition s’annonce plus technique que prévue. Les alternatives existent, certes, mais leur déploiement se heurte à des obstacles économiques et structurels persistants.

Pourquoi le gasoil est-il remis en question sur le marché des carburants ?

Sacré champion de l’automobiliste français durant des décennies, le gasoil perd aujourd’hui du terrain. L’évolution brutale du cours du pétrole brut a un effet immédiat sur le prix du carburant à la pompe. En 2023, le prix du gazole a franchi plusieurs fois la barre du sans-plomb, un renversement de situation que peu auraient anticipé dix ans plus tôt. Ce phénomène ne doit rien au hasard : la demande mondiale, les capacités de raffinage et des choix fiscaux repensent toute la filière.

La fiscalité fait clairement pencher la balance. Depuis 2017, la taxe sur le gazole se rapproche progressivement de celle appliquée à l’essence, impactant directement le portefeuille des conducteurs. Il faut également compter sur des coûts de raffinage à la hausse pour le diesel et la fragilité de l’euro face au dollar. À chaque mouvement du dollar, le prix du diesel en France réagit presque instantanément.

Un autre mouvement de fond se dessine : la réglementation européenne impose des plafonds stricts sur les émissions polluantes. Les constructeurs ajustent leur stratégie, délaissant peu à peu le diesel au profit de l’essence, des hybrides et des biocarburants.

Pour mieux comprendre ce basculement, voici les principaux facteurs en jeu :

  • Prix du pétrole et du raffinage défavorables
  • Fiscalité revue à la hausse pour le gazole
  • Réglementation européenne plus stricte sur les émissions

Ce contexte marque la fin d’une époque, celle où le diesel dominait le marché pour des raisons de rentabilité et de politique industrielle. Désormais, le secteur automobile regarde ailleurs.

Les grandes étapes du déclin annoncé du diesel en France et en Europe

La transformation du parc automobile français ne se limite pas à une évolution marginale. En 2012, le diesel équipaient plus de 70 % des voitures neuves immatriculées dans l’Hexagone. En 2023, ce chiffre plonge sous les 15 %. La dynamique est identique dans le reste de l’Europe, sous la pression conjuguée des normes et de l’opinion publique.

Les métropoles ferment la porte aux voitures diesel. À Paris, Lyon, Grenoble, les zones à faibles émissions ne laissent déjà plus circuler les modèles diesel les plus anciens. D’ici 2025, la plupart des grandes villes européennes auront instauré des restrictions renforcées, amplifiant la marginalisation du diesel. Les constructeurs, eux, adaptent leur calendrier : depuis 2018, plusieurs marques annoncent la fin de la R&D diesel pour les voitures particulières.

Trois tendances illustrent cette transition :

  • Effondrement des ventes de voitures diesel neuves
  • Renforcement des normes européennes sur les émissions polluantes
  • Déploiement accéléré des politiques anti-diesel dans les centres urbains

La France n’avance pas seule. L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et les autres grands marchés européens suivent le même chemin. Les véhicules diesel d’occasion restent nombreux, mais leur valeur résiduelle recule fortement. Les professionnels de l’automobile, qu’ils soient distributeurs ou réparateurs, doivent revoir leur modèle face à une demande en déclin et à un parc roulant en mutation. Après avoir été au sommet, le diesel s’efface peu à peu de la scène européenne.

Les alternatives concrètes au gasoil aujourd’hui et demain ?

La transition s’accélère sur tous les fronts. L’engouement pour les voitures hybrides et électriques en France n’est plus anecdotique : en 2023, près d’une voiture neuve sur deux est livrée sans moteur diesel. Le SP95-E10, carburant conçu pour les moteurs essence récents, gagne du terrain, stimulé par une fiscalité plus attractive et une distribution généralisée.

Le GPL fait un retour remarqué. Grâce à une taxation plus légère, il attire aussi bien les flottes professionnelles que certains particuliers attentifs à leur budget carburant. Même si le maillage des stations n’est pas encore parfait, le GPL regagne du terrain. Quant à l’éthanol E85, il séduit de plus en plus : prix au litre imbattable, possibilité d’adapter son véhicule essence via un boîtier validé par les autorités. Les files d’attente devant les rares stations E85 en disent long.

Sur le plan industriel, les biocarburants avancent prudemment. Les expérimentations sur l’HVO (huile végétale hydrotraitée) ou le B100 se multiplient dans le secteur poids lourds. Pour l’instant, la distribution reste confidentielle, mais la filière prend forme. L’électrique pourrait un jour dominer les centres urbains, mais les motorisations thermiques poursuivent leur évolution, portées par des carburants alternatifs.

Voici les principales alternatives qui s’imposent aujourd’hui :

  • Progression des hybrides et électriques
  • Déploiement de l’éthanol E85 et du GPL
  • Recherche active sur les biocarburants

Les constructeurs multiplient les annonces : nouveaux modèles, offres de conversion, campagnes de communication ciblées. Sur les réseaux sociaux, témoignages et comparatifs se partagent à grande vitesse, tandis que chaque automobiliste pèse ses options entre budget, réglementation et impact écologique.

Jeune femme avec tablette à côté d

Vers un futur sans énergies fossiles : enjeux, défis et pistes d’action pour les citoyens

Le déclin des énergies fossiles redessine tout l’écosystème énergétique. Le prix du pétrole brut reste suspendu au fil des crises géopolitiques, observé de près par le marché, l’Opep+ et les institutions européennes. Chaque fluctuation du Brent ou du WTI se fait ressentir jusqu’à la pompe. L’époque des carburants bon marché s’éloigne, conséquence inévitable de la raréfaction des produits pétroliers et des politiques anti-pollution en France comme ailleurs en Europe.

Face à cette nouvelle donne, chacun doit repenser sa mobilité. L’industrie automobile accélère sa mutation, aiguillée par la demande et la régulation. Dans les métropoles françaises ou à Port en Normandie, la multiplication des zones à faibles émissions modifie les habitudes et force à des choix parfois contraints. Le débat s’élargit : croissance mondiale, transition énergétique, inflation galopante, la question du coût pèse de plus en plus lourd dans la balance.

Pour accompagner ce changement, plusieurs axes d’action s’ouvrent aux citoyens :

  • Choix de véhicules hybrides ou électriques, adaptés aux trajets quotidiens
  • Utilisation accrue des transports collectifs et des mobilités douces
  • Participation à la concertation locale sur les infrastructures et la transition

Les chantiers à venir ne manquent pas. La France doit garantir l’accès aux alternatives, moderniser ses réseaux, soutenir la reconversion industrielle. La mobilité bascule, et chacun, à son niveau, participe à écrire cette page nouvelle. Le diesel se retire : la route, elle, ne cesse jamais de s’inventer.

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